les Journées du Chêne-Vert
10-13 mai 2018
journées « portes ouvertes »
on commence à remplir le tableau ?!
CCV 2018
on commence à remplir le tableau ?!
celles de André, Carmelina, Marie-Thérèse, Pascal, sont déjà là : http://lechenevert.net/vues/index.php?/category/10
Les serpents : quand biologie, écologie et mythologie s’entrecroisent
Dans la plupart de nos sociétés, le serpent est généralement considéré, à tort, comme le symbole du mal (en fait il représente fondamentalement la connaissance et l’eau). De fait, c’est un animal persécuté. Pourtant, en France, chaque année on compte largement moins d’un décès lié aux morsures de vipères. Très peu de laboratoires effectuent des suivis de populations de serpents, le principal en France étant le CEBC. Les données collectées depuis vingt ans révèlent un déclin général. Dégringolade observée ailleurs en Europe et dans le monde. La première cause est la destruction et la pollution des habitats, notamment en raison d’un acharnement absurde contre les haies. A cela s’ajoutent les destructions accidentelles (e.g. sur la route) et volontaires. Résultat : les populations de serpents fondent comme neige et soleil. En connaissant la biologie et l’écologie des serpents il est possible de renverser la vapeur. Ce que nous avons fait avec succès près de la ville du Mans. L’éducation a un rôle crucial à jouer. Il faut remettre les enfants en contact avec la nature riche et spectaculaire, par exemple des milieux broussailleux. L’émotion lors du contact est le meilleur canal pour combattre les préjugés. Nos résultats très positifs montrent qu’il est possible de mettre en place des programmes d’éducation à l’environnement avec des espèces malaimées. Les serpents pourraient porter le symbole de ce type de changement de perspectives dont la biodiversité a réellement besoin. A ne protéger que les espèces qui ont déjà la faveur du public on tourne en rond, laissant de côté plus 99 % de la biodiversité, et on cultive l’idée selon laquelle certaines espèces méritent de vivre et les autres non. La notion dominante qui stipule que les espèces parapluies protègent les autres a en fait un champ d’application réduit au seul cas où elles sont présentes et aux habitats qui les concernent.
Le moins que l’on puisse dire, c’est que le courant est très bien passé entre Alain Persuy, l’Arboretum et ses habitants, donc « marché conclu », il sera notre conférencier pour mai 2015 ! M. Persuy s’est montré très à l’écoute de nos attentes et capable d’adapter son discours à ce lieu bien particulier : ses connaissances, ainsi que sa conception de la nature et de l’environnement nous promettent donc une conférence très intéressante et très en accord avec le Chêne-Vert !
Alain Persuy, notre possible conférencier pour 2015, nous a fait cadeau de ce texte que lui a inspiré le site de l’Arboretum. Rencontré lors d’une conférence à Tusson, Alain Persuy est auteur de livres (À la découverte de la France sauvage, Le coteau calcaire, La forêt naturelle…) , photographe, et il est chargé de l’environnement au CRPF.
Nature, mon amie, ma compagne, qui de mes chemins ombrage les parcours, aux heures premières du jour, aux annonces pâles du crépuscule, je m’en friche !!! mal habillée ou mal peignée, tes cheveux fous mêlant la ronce et l’églantier, la graminée et la fleur sauvage, qui pourrait nier ta beauté ? Nature, ma confidente, qui ne juge ni ne méprise, mal réveillée, mal apprêtée, si loin des apparences et des fanfares, que tu ne sois pouponnée, maquillée, je m’en friche, le sais-tu ?
J’aime tes espaces spontanés, ces rêves de libre expression, opiniâtres, mal éduqués, refusant la mesure et la norme, la règle et la machine, et qui de l’homme n’ont besoin pour perdurer.
Derniers continents à la fragile virginité, jungles miniatures, que le poète sans doute apprécie plus que le scientifique ; les heures n’y sont comptées, les jours n’y sont relevés, les nuits n’y sont explorées : le petit peuple de plumes, de poils, et d’écailles s’y ébat en toute quiétude, sans nulle autre préoccupation que d’être. L’ombre et la lumière s’y marient aux rosées du matin, et les parfums indisciplinés s’insinuent au creux des secrets végétaux. C’est un univers de calme et de mousses, d’épines et de nids cachés, dont les pierres sont les montagnes et les coulées de l’animal, les vallées.
Partout la vie y palpite, se coule, s’insinue, se cache : les branches s’entendent pour y tracer des frontières vigilantes et murmurer à ses habitants, qui s’en vient les frôler. L’écho emmène sur ses épaules tendres les rires et les larmes, les soucis et les questions, les épand sur les mailles dispersées du manteau dont il se vêt ; dans ce pays de sauvagerie repose notre chance de guérisons, le possible de notre respiration. Qui connait ce monde à part, cet autre temps, parallèle à celui qui s’étourdit de sa course folle ? la friche est un trésor dont chaque pépite brille de mille feux pastels, qui n’est inutile que dans l’esprit de ceux qui sont aveugles à la dimension du mystère.
Que tu n’aies de valeur marchande, justement, je m’en friche. C’est là toute ta gloire et ta raison,
Ton élégance et ton irremplaçable quête.
Que sur la Terre bétonnée vivent encore longtemps tes magies rebelles et sans papiers.
Alain Persuy
Arboretum du Chêne Vert, Chabanais
Journée Organisée par le Collectif du Chêne-Vert
Enseignant et militant engagé auprès de Générations Futures, du Réseau Environnement et Santé et de la Ligue de protection des oiseaux (LPO), Christian Pacteau vous invite à une réflexion autour de l’utilisation des pesticides, de leurs conséquences sur la biodiversité et la santé.
L’élimination de toute forme de concurrence à la production conduit à la désertification biologique du sol et des milieux ; pesticides, fongicides, herbicides, éradiquent ainsi les bases mêmes de la chaîne alimentaire ; les plantes « sauvages », les insectes et autres invertébrés disparaissent et suivant cette même logique les populations qui s’en nourrissent aussi.
« Jardinage, habitation, cité, agriculture, l’usage des pesticides s’est généralisé voire banalisé.
Les commodités, voire les avantages qu’ils procurent dans l’immédiat, occultent la contamination autant que les conséquences sanitaires à long terme qui résultent de l’exposition à ces poisons. C’est demain qu’on assassine ».
L’exposition irrégulière mais fréquente à de faibles doses non mortelles de substances répandues de manière répétée dans l’espace et le temps provoque l’apparition de différentes dégénérescences physiologiques.
Il faut nous interroger et apporter informations et solutions sur les moyens de nous protéger des risques que la contamination par les résidus de pesticides contenus dans l’eau et les aliments font courir à chacun d’entre nous.
Déroulement de la journée :
9h30 – bourse d’échanges
10h30 – conférence
12h 30 – buffet convivial
14h30 – illustration de la conférence sur le terrain
Tarifs :
Conférence seule – 7e
Journée complète – 15e (buffet compris, uniquement sur réservation au 05 45 89 20 46 avant le 20 Mai)
49 ans. Expert en écologie urbaine.
Ancien journaliste, dirigeant et consultant en communication sociale et publique.
Cofondateur de plusieurs structures associatives dans le domaine de l’écologie urbaine, de l’emploi et de l’insertion en Ile-de-France. Cofondateur et directeur général de l’association Espaces créée en 1994. Celle-ci intervient dans l’ouest de l’agglomération parisienne dans le domaine de l’insertion sociale et professionnelle par l’écologie urbaine : rénovation de berges, d’espaces boisés, de friches, création de jardins solidaires et partagés, navigation et mobilité douce. L’association anime 14 chantiers d’insertion dans l’espace public, employant 50 permanents et 130 salariés en insertion. L’association fédère 450 adhérents et 100 bénévoles. Il est gérant de l’entreprise d’insertion Naturespaces que l’association a créé fin 2012. Il est un arpenteur de la nature et de l’histoire des lieux et de leurs habitants, dans l’Ouest parisien mais aussi dans de plusieurs autres régions françaises (Bretagne, Charente-Maritime, Provence, Queyras…) et au-delà (bassin méditerranéen, Asie du Sud-Est…).
Du terrain au jardin
Partant de terrains tels qu’ils sont –berges, friches, talus, bois…–, avec les équipes tant bénévoles que salariées de l’association Espaces, la gestion différenciée s’inscrit dans le « jardin en mouvement ». Géologie et eau, vent et soleil, faune et flore, génie végétal et main de l’être humain font écosystème dans les moindres recoins de nos villes et campagnes. La biodiversité se niche dans les friches, les talus et les murs délaissés. Elle est en mouvement perpétuel mais se heurte aussi à l’anthropisation et l’apparition d’espèces invasives. Pourtant l’être humain est partie prenante de la nature, il ne tient qu’à lui d’améliorer cette harmonie qui lui fait tant de bien. Le jardin est partout, espace public et privé à la fois, lieu d’inventaire, d’expérimentation et de la connaissance. Il est un des lieux de prédilection pour étudier les mouvements de la nature et faire société.
–
Pour aller plus loin
Quelques publications de Yann Fradin
– Le maceron et la mygale – Une enquête ethnobotanique sur les pratiques d’inventaire naturaliste à Paris. Article collectif dirigé par Bernadette Lizet. In Sauvage dans la Ville. Revue d’Ethnobiologie Jatba. Muséum national d’histoire naturelle 1997/1999.
– L’américain de Sèvres. Avec Serge Abiteboul. 346 p. 2010. Roman policier. Publié chez www.lulu.com. Accessible en ligne sur http://abiteboul.com/Serge/Americain
– L’entretien écologique et solidaire des espaces verts. Actes du colloque L’arbre, élément majeur du paysage. 10 février 2011. Suresnes. www.snhf.org
– Pourquoi et comment faire place à la nature en ville ? Les Cahiers de l’IAU – Institut d’aménagement et d’urbanisme d’Ile-de-France. N°158. 50 questions… pour les 50 ans à venir ? Et demain ? Juin 2011. www.iau-idf.fr
– Une gestion écologique des pigeonniers, inscrite dans une démarche d’insertion et d’animation urbaine. Fiche du Réseau économie sociale et environnement (Rese) d’Ile-de-France. 4 pages. Janvier 2012. www.rese.areneidf.org
– Biodiversité et insertion, une même temporalité. Article in L’exigence de la réconciliation, biodiversité et société. Coordonné par Cynthia Fleury et Anne-Caroline Prévot-Julliard. 470 pages. Fayard/MNHN. 2012